AIACCIU BELLU
Sites archéologiques

SITE PALEOCHRETIEN DE SAINT-JEAN

Antiquarium Saint-Jean

Vidéo Antiquarium de Saint-Jean

Contexte historique

Au cœur du quartier Saint-Jean, les investigations archéologiques ont mis en lumière une histoire méconnue, aux origines de la cité d’Ajaccio. En 2005, une fouille préventive a révélé les vestiges les plus anciens connus à ce jour.
En 2024, l’Antiquarium ouvre ses portes, restituant une partie des vestiges restaurés autour d’un espace de médiation.

À partir du IIe siècle s’établit une agglomération associée à un port et une nécropole. Les traces les plus anciennes sont celles d’un monument funéraire. De cet édifice, il ne demeure que les fondations de son abside méridionale.
Ce mausolée, peut-être du IVe siècle, a probablement été érigé par une éminente famille locale.

À l’aube du VIe siècle, une basilique chrétienne est édifiée sur la partie nord de ce premier monument. L’abside sud du mausolée antique est conservée en élévation et communique avec le bas-côté de la nouvelle église. Quelques décennies plus tard, l’église est élevée au rang de cathédrale.
L’abside est aménagée en baptistère et accueille une imposante cuve cruciforme.

L’organisation générale de la basilique évolue peu entre le VIIe siècle et la fin du XIe siècle. La fonction baptismale est conservée et une nouvelle cuve circulaire est construite à proximité de la précédente, recouverte par un sol de terre. Au XIIe siècle, l’édifice, vétuste, est abandonné puis progressivement démonté. Au même moment, une nouvelle cathédrale, de dimensions plus réduites, est construite à quelques mètres au nord.
Un cimetière se développe dans les vestiges de l’ancienne basilique.

En 1492, la ville génoise fondée à 1,5 km de Saint-Jean, constitue un nouvel attrait. Le siège épiscopal est rapidement transféré et vingt ans plus tard, débute l’édification de l’actuelle cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, remplaçant définitivement le groupe épiscopal de Saint-Jean.
Au fil des siècles, le site de Saint-Jean est démantelé et tombe dans l’oubli.

Antiquarium saint-Jean
Une aventure archéologique

Au XVIIe siècle, le quartier Saint-Jean est encore un espace inhabité à quelques lieues des portes de la ville. Cependant, on pouvait encore voir sur ces coteaux ensoleillés les vestiges de l’église Saint-Jean semblant se dresser au-dessus des vignes et des jardins, comme pour indiquer aux passants que c’est ici que se trouvait jadis le siège épiscopal de l’évêché d’Ajaccio.

Le souvenir de la présence en ces lieux d’une ancienne ville, désormais complètement détruite et soustraite aux regards du monde par l’accumulation de sédiments, décida le savant J.-F. Goury de Champgrand à y entreprendre des fouilles dès 1740 ; il n’y trouva que quelques petites médailles. Mais, les travaux agricoles sur les hauteurs de la colline et l’aménagement de la route qui longe le littoral, conduisent à la découverte de ce qu’alors on pense être des « tombeaux sarrasins » ainsi que des jarres en terre cuite contenant des squelettes, des cendres et des « franges en or et en argent », ou encore « des murs en briques arrachés susceptibles d’avoir appartenu à des maçonneries antiques ». Toutes ces informations, bien que d’un intérêt évident pour la connaissance de la topographie ancienne et de l’histoire d’Ajaccio, sont néanmoins peu précises et les objets sont rapidement dispersés, puis finalement égarés sans même qu’une reproduction ne soit parvenue jusqu’à nous.

Mais, la découverte la plus spectaculaire survient le 2 juillet 1938. Lors du creusement d’une fosse, des ouvriers mettent au jour une série de tombes, des monnaies et surtout deux sarcophages, l’un simplement épannelé qui est aujourd’hui perdu, l’autre en marbre richement décoré. Le signalement de ce dernier, presque aussitôt publié par F. Benoît, suscite l’intérêt des archéologues locaux qui entreprennent des fouilles de superficies très limitées dans les années 1960. Bien qu’elles conduisent à l’identification de vestiges historiquement importants, dont les murs de la très probable cathédrale du second Moyen Âge, ces investigations ne sont pas poursuivies en raison des difficultés d’accès au terrain ; en effet, le quartier Saint-Jean est alors en pleine transformation et c’est à ce moment que sont érigés la plupart des immeubles encore visibles aujourd’hui.

Au début des années 2000, de nouveaux projets de construction déclenchent une série de diagnostics archéologiques destinés à évaluer la nature, l’état de conservation ainsi que l’intérêt scientifique d’éventuels vestiges enfouis et potentiellement menacés de destruction par les futurs aménagements.


L’une de ces opérations met en évidence la présence de sépultures médiévales qui décide les services de l’État à prescrire une fouille préventive. Celle-ci se déroule durant le printemps 2005 et porte sur une parcelle de 850 m², explorée jusqu’au substrat vierge bien que des vestiges bâtis ont été conservés in situ en raison de leur intérêt patrimonial. Elle permet la découverte des vestiges d’une partie de ce qui fut, sans doute, la première cathédrale d’Ajaccio.

 

Un quartier religieux à l’aube du moyen-âge

Si l’histoire de l’habitat d’Ajaccio avant la fondation de la ville génoise en 1492 conserve encore aujourd’hui une grande part d’ombre, celle des édifices de culte qui depuis les premières décennies du Moyen Âge en ont constitué le centre religieux et monumental, commence en revanche à se dévoiler grâce aux recherches archéologiques.

À l’origine de cette histoire se trouve un monument à l’aspect peu ordinaire, érigé vers le IVe siècle à la limite occidentale de la nécropole antique. De plan trilobé et d’environ 40 m², il devait comporter une partie centrale quadrangulaire et surélevée sur laquelle s’ouvraient deux absides opposées et une troisième, plus petite, située face à l’entrée. Probablement s’agit-il du mausolée d’une éminente famille locale, dans lequel pouvaient être placés les deux sarcophages découverts fortuitement près de là en 1938.

À l’aube du vie siècle, une basilique chrétienne est érigée sur la partie nord de ce premier édifice. Son abside méridionale est en revanche conservée en élévation et communique
désormais par l’intermédiaire de quelques marches avec le bas-côté de la nouvelle église. On ne sait pas précisément comment était alors aménagée cette abside qui devait pourtant remplir d’importantes fonctions liturgiques. Quelques décennies plus tard, une imposante cuve baptismale y est installée alors qu’au moins deux pièces supplémentaires, ouvertes sur le baptistère par une porte nouvellement percée dans le mur de l’abside, sont construites à
l’ouest. Cette transformation répond à l’évolution du statut de l’église, désormais élevée au rang de cathédrale. C’est peut-être à ce moment que les deux sarcophages sont exposés dans le chœur de l’église et que des sépultures sont installées autour de son abside.

L’organisation générale de l’ensemble n’a sans doute pas beaucoup évolué entre les années 600 et la fin du XIe siècle, bien que l’église soit rabaissée au rang d’édifice de culte secondaire à partir du VIIIe siècle. Elle conserve néanmoins sa fonction baptismale, ce qui conduit à modifier la cuve à plusieurs reprises, puis à en construire une nouvelle à proximité, bien plus petite que la précédente. Mais l’édifice, vétuste, est abandonné puis presque entièrement démonté au moment de la construction d’une nouvelle église à quelques mètres au nord, quand Ajaccio redevient le centre d’un évêché. Un cimetière se développe alors dans les vestiges encore bien visibles de l’ancienne basilique.

Les difficultés rencontrées par les évêques d’Ajaccio et leur volonté de se rapprocher des centres de peuplement plus dynamiques entraînent un abandon au moins partiel des édifices qui nécessitent des restaurations importantes au XVe siècle. Mais, la ville fondée à 1,5 km de là constitue un nouvel attrait et le siège épiscopal est rapidement transféré dans l’église Santa Croce, située à l’intérieur de l’enceinte urbaine. Vingt ans plus tard, le projet de construction d’un nouvel édifice est lancé, mais la localisation choisie ne convient pas. C’est alors que débute l’édification de la cathédrale actuelle.

Hypothèse d’élévation du mausolée de l’Antiquité tardive.

© Daniel Istria (la3m) / coggia architecture /Cécile Ortolo / on-situ

Hypothèse d’élévation de la basilique paléochrétienne au VIe siècle.

© Daniel Istria (la3m) / coggia architecture /Cécile Ortolo / on-situ

Hypothèse d’élévation 3D de la cathédrale au XIIe siècle et de la basilique paléochrétienne à l’état de ruine.

© Daniel Istria (la3m) / coggia architecture /Cécile Ortolo / on-situ

Hypothèse de restitution de l’intérieurdu baptistère au VIe siècle.

© Daniel Istria (la3m) / coggia architecture /Cécile Ortolo / on-situ

Un village dans la ville

Les premiers habitants arrivent en partie de la vieille ville, entre le San Carlu et le Borgu, des quartiers à l’histoire dense, mais vétustes. À Saint-Jean, au contraire, il y a le confort dans les appartements et la vue sur la campagne. Il y fait donc très bon vivre. L’eau courante, le chauffage, la cuisine, la salle de bains, les chambres, les terrasses, des places pour garer les voitures… et pourtant, l’esprit d’une communauté construite au coeur de ce village dans la ville est forte et y règne un esprit bienveillant d’amitié et de fraternité.

Le quartier bénéficie des services de la clinique créée par le docteur Desmot et reprise par le docteur Gossin dans la montée Saint-Jean, une paroisse y est érigée en 1959, tandis que le culte, rendu par l’abbé Cesari, se célèbre dans des préfabriqués en attendant la construction de l’église définitive. Le groupe scolaire commence à être construit au début des années 1960 alors que s’élèvent les barres d’immeubles sur les futures artères de Maréchal Moncey, Docteur Del Pellegrino et Dominique Paoli.

L’accroissement rapide de la population accélère la création de nouveaux besoins symbolisés par l’apparition de commerces de proximité. Les premières supérettes voient le jour (Codec, Concorde, Caravelle) ainsi que d’autres négoces alimentaires (boulangeries Davoli et Paoli, boucherie Miniconi), mais aussi des enseignes modernes comme un studio d’enregistrement (Ricordu), un photographe (Tony Linza) ou un magasin de décoration (Pavillon JP).

Et il y a le sport, la boxe en l’occurrence, lorsque le Ring Ajaccien s’installe quelques temps dans la montée Saint-Jean. Le quartier est populaire et ce sport est roi, avec le football bien sûr et les boules de pétanque qui claquent sur le terre-plein du bar Chez Loule. Les bars, indispensables au lien social, ne manquaient d’ailleurs pas. Et si certains ont disparu, d’autres sont toujours de véritables institutions populaires ajacciennes dont le bar Le Loretto et le Café des Palmiers.

Saint-Jean a une âme, celle d’un quartier né durant les Trente Glorieuses, ou plutôt ressuscité, car son histoire est deux fois millénaire. Longtemps enfouie, elle ressort de terre en 2005 pour être exposée et protégée aujourd’hui, car le véritable berceau d’Ajaccio, c’est Saint-Jean.

Vue de l’espace Alban en cours de fouille, mai 2005.

© marie-antoinette buroni

Fouilles archéologiques de l’espace Alban, juin 2005.

© marie-antoinette buroni

Métamorphoses urbaines

Au fil des ans depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la création de lotissements a bouleversé le paysage collinaire sur toute l’étendue de la commune d’Ajaccio. Depuis la route des Sanguinaires jusqu’au Vazzio, les ensembles de pavillons et de logements collectifs munis du confort moderne ont remplacé les espaces naturels et Saint-Jean n’échappe pas à cette logique. Et pourtant, le lieu-dit n’était que champs de cannes, étendues de coquelicots et d’orangers, exploitations agricoles remontant vers la route d’Alata, le Loretto et le Vittulo, parsemés de rares constructions, dont la chapelle de la famille Pugliesi.


Jusqu’à la fin des années 1940, l’urbanisation de la zone comprise entre Sainte-Lucie, Saint-Jean et Castel-Vecchio s’est limité à longer le bord de route au-dessus de la gare et du tracé du chemin de fer. Mais, en 1950, après avoir constaté l’état de délabrement des vieux quartiers de la ville, le premier plan d’aménagement des hauteurs de Saint-Jean est livré. Trois ans plus tard, le permis de construire de la « Cité de Saint-Jean » est délivré au docteur François Maglioli, maire d’Ajaccio, agissant en qualité de Président de l’Office Public d’H.L.M. de la Ville d’Ajaccio.


D’autres grands ensembles vont être construits durant les décennies suivantes, dont le groupe scolaire Saint-Jean, les immeubles de l’avenue du Maréchal Moncey, du boulevard Dominique Paoli et du chemin de Biancarello dans les années 1960 ou encore l’église Saint-Jean-Baptiste dans les années 1970. Aujourd’hui, le quartier s’inscrit dans un périmètre allant de la Montée Saint-Jean à l’avenue du Docteur Del Pellegrino en passant par le Chemin de Biancarello et le Chemin de Loretto Saint-Jean grouille de vie depuis sa création et, aujourd’hui encore, le quartier a une âme villageoise au coeur de la capitale administrative de la Corse. Lorsqu’il s’est agit de créer, quasiment ex-nihilo, un ensemble moderne et confortable en totale rupture avec l’insalubrité et le délabrement du centre-ville, il n’était nullement question d’en faire une cité dortoir. En quelques années, le lieu devient vivant, organisé.

1947 ET 1976 TROIS DECENNIS DE CROISSANCE URBAINE

À la fin des années 1940 et au début de la décennie suivante, la zone n’est encore qu’un vaste espace agricole à la lisière du cours Napoléon. La sortie de terre de la cité de Saint-Jean bouleverse la physionomie des lieux et l’habitat se densifie pour accueillir une population soucieuse de bénéficier d’un confort moderne loin des quartiers vétustes et des villages. À l’aube des années 1980, les agriculteurs ont disparu, mais le quartier est devenu un village dans la ville.

Photographies aériennes d’Ajaccio. ©ign

Synthèse historique du quartier Saint-Jean

 

Chronologie

Caractéristiques

IIe-IVe siècles

Petit établissement littoral. Edifice thermal en limite oriental. Nécropole le long du littoral.

Ve siècle

Abandon au moins partiel du site. Destruction de l’édifice thermal.

VIe siècle

Construction du groupe épiscopal.

VIe-VIIe siècle

Installation de sépultures et aménagement d’espaces artisanaux autour de l’église. Transformation de la cuve baptismale.

VIIIe-XIe siècles

La cathédrale est rabaissée au rang d’église secondaire.

XIIe siècle

Réactivation de l’évêché. Construction d’une nouvelle cathédrale. Transformation du baptistère. Développement du cimetière.

XIIIe-XVe siècles

Utilisation occasionnelle des édifices et du cimetière.

1459

Restauration de l’église et du palais épiscopal.

1502

Déplacement du siège épiscopal dans la nouvelle ville (église Santa Croce).

XVIe-XVIIe siècles

Désaffection progressive de l’église. Vignes et jardins.

A partir de 1757

Démontage de l’église pour réutilisation des pierres pour la construction de la tour de l’horloge et des murs de la ville.

Avant 1831

Construction du tombeau de la famille Pugliesi.

Seconde moitié XIXe siècle

Construction de la gare. Urbanisation du quartier.

Années 1870

Construction du passage du canal de la Gravona à la frontière de Saint-Jean et du Loretto

XXe siècle

Développement du quartier.

1913

Construction de l’usine Alban

Années 1920-30

Urbanisation le long de la voie ferrée et dans l’actuelle montée Saint-Jean

1938

Découverte du sarcophage

Années 1950

Construction des premiers HLM entre la montée Saint-Jean et l’avenue Kennedy

1959

Destruction du tombeau Pugliesi (1959).

Années 1960

Percement du boulevard Dominique Paoli et de la rue Dr del Pellegrino, prolongement de l’avenue Kennedy et urbanisation. Construction du groupe scolaire Saint-Jean

1969

Installation de l’Aigle sur le rond-point de l’avenue Kennedy

1969-1970

Ouverture de l’avenue Maréchal Moncey

1970-1977

Construction église Saint-Jean

1979-1980

Début d’aménagement de la jetée du Marconajo en port de plaisance

Années 1980

Construction de la fontaine de Saint-Jean (à côté du café des Palmiers – tarie)

Années 1980

Aménagement du port Charles Ornano

2005

Fouille préventive de l’espace Alban.

2006-2020

Construction de l’immeuble Alban.

2017

Remise en place de l’Aigle après restauration (enlevé en 2009)

2021-2023

Construction de l’antiquarium.

CUVE DE SARCOPHAGE

Cuve de sarcophage mis à jour dans une propriété de M. Manganelli, située dans les environs d’Ajaccio.

Dimensions : H : 55 – 58 cm / L. : 185 cm / l. : 53 cm
Épaisseur des parois : 7 cm.

Photographie, 1938, inv. 23-525696, Charenton-le-Pont, Médiathèque du patrimoine et de la photographie © ministère de la culture – médiathèque

Découverte le 2 juillet 1938, à Ajaccio dans la nécropole Saint-Jean, au pied de la chapelle Pugliesi-Conti. Contexte d’origine précis inconnu. Il est en marbre de Carrare (Italie), origine prouvée par l’analyse d’un échantillon de marbre.
Seule la face principale est décorée en frise continue, alors que les petits côtés sont piquetés, et qu’on décèle une tentative de sculpter un décor d’arcades sur la face arrière, sur une largeur de 80 cm. Cet essai est resté inachevé, probablement à cause d’une fêlure du marbre sur l’arrière supérieur gauche de la cuve. Accident qui a nécessité l’installation d’une agrafe dont la trace reste visible sur le bord supérieur arrière de la cuve.
La frise continue est rythmée par de nombreuses figures calmes, divisées en trois groupes. On y reconnait les Saisons, grâce à une standardisation iconographique millénaire. La majorité des personnages, vêtue de manière identique lève des corbeilles dans une main, et d’autres attributs caractéristiques. Au centre, une étoffe tenue par deux génies ailés met en valeur le défunt, drapé dans une attitude désignant un lettré, tenant dans sa main gauche un livre (un volumen plié). À ses pieds, sur une corbeille renversée, se tient un oiseau.

De gauche à droite :
1er : un berger (tunique, bottes) interprété abusivement comme le Bon Pasteur, portant sur ses épaules une brebis, accompagné par son chien et une autre brebis, derrière ses pieds est gravé un cep de vigne.
2e : le Printemps (lièvre).
3e : l’Été (faucille et veau à ses pieds).
8e : l’Hiver (branche feuillie et amour tenant un canard).
9e et 2e : l’Automne, représenté deux fois, sous les traits
de Dionysos (grappe de raisin, thyrse et une panthère
à ses pieds), et puis, tenant un lièvre.

Le marbre de Carrare désigne un atelier de production de Rome, rompu aux techniques du relief, pétri par une longue tradition iconographique païenne, qui pratique également le répertoire chrétien. Ceci est notamment visible dans la tentative avortée de sculpter des arcades à l’arrière de la cuve. Le défunt est entouré de thèmes bucoliques liés à l’idée du nouvellement de la nature et de Saisons évoquant le cycle de la vie, le temps et la tranquillité. Le style du relief et les éléments iconographiques païens et chrétiens mis côte à côte le datent dans les premières décennies du ive siècle, une période où les thèmes bucoliques sont à la mode.