La terre
« Mon meilleur souvenir d’oranges me vient encore de Barbicaglia (sic), un grand jardin près d’Ajaccio. C’était des fruits superbes, d’un rouge pourpre à l’intérieur » écrit Alphonse Daudet dans Les Lettres de mon moulin.
La densification du tissu urbain au XXe siècle fait oublier qu’Ajaccio a longtemps été un immense espace agricole grâce à une terre généreuse. Aujourd’hui encore, la majeure partie du territoire reste une zone naturelle recouverte de maquis, mais souvent sanctuarisée ou constituée de sites boisés classés dont le chemin des crêtes, refuge de la tortue d’Hermann, l’oliveraie des Milelli, propriété ancestrale des Bonaparte, ou le Ricanto, sanctuaire des linéaires jaunes et de l’escargot Hélix de Corse.
Cette étendue naturelle, associée à un climat méditerranéen et à un réseau hydrographique dense venu des sommets environnants dominés par la Punta di Lisa (790 m) et la Punta Pozzo di Borgo (780 m) mais aussi de l’embouchure de la Gravona et du Prunelli, constitue un espace privilégié pour le développement de la faune et de la flore.
Reliefs granitiques, plaine alluviale, étendues sableuses, couverture végétale, les paysages d’Ajaccio sont multiples et l’activité humaine s’y est sédentarisée de Capo di Feno à la vallée de la Gravona. Les traces les plus anciennes d’occupation remontent au Néolithique moyen et à l’Âge du fer, avant qu’un premier urbanisme ne se développe sur le site de Saint-Jean, non loin du cours d’eau de l’Arbitrone.